Saviez-vous que tous les bois francs ne se valent pas en matière de résistance ? Quand vient le temps de choisir un plancher qui durera des décennies, la dureté du bois est un critère essentiel à considérer. Quel est le bois franc le plus dur ? Que vous soyez en train de rénover votre salon ou d’aménager un nouvel escalier, comprendre quels bois sont les plus robustes vous permettra de faire un choix éclairé.
Mais comment savoir si un bois est réellement dur ? Existe-t-il une méthode pour comparer objectivement les différentes essences ? Oui, et elle existe depuis plus de 100 ans. C’est ce que vous allez découvrir dans la section suivante.
Qu’est-ce que l’échelle de Janka ?
Le test de Janka consiste à mesurer la force nécessaire pour enfoncer une bille d’acier dans le bois. Plus la force requise est élevée, plus le bois est considéré comme dur. C’est aujourd’hui l’une des références mondiales pour classer les essences de bois selon leur résistance.
L'échelle de Janka a été développée au début du XXe siècle par Gabriel Janka, un dendrologue autrichien. La dendrologie est la science des arbres : elle permet de classer et d’évaluer les espèces ligneuses selon leurs propriétés physiques.
Sommaire
- Comment fonctionne la méthode ou l’échelle Janka ?
- Choisir la dureté du bois franc selon la pièce
- Où et quand choisir un bois franc très dur ?
- Conclusion
- FAQ
Comment fonctionne la méthode ou l’échelle Janka ?
Le test de dureté Janka détermine la résistance du bois à l’enfoncement. Avec une bille d’acier d’environ 11 mm, le bois est mis à l’épreuve pour en mesurer sa résistance. Uniquement effectué sur des échantillons de bois séchés dont l’humidité peut varier jusqu’à 12%, nous pouvons obtenir des résultats en livres-force (lbf), en kilogrammes-force (kgf) ou en newton (N).

Les essences de bois et leur dureté
Le hickory ou caryer
Sur l’échelle de Janka, ce bois possède une dureté de 1820 lbf. Il est un genre d’arbres qui comprend une vingtaine d’espèces dont une douzaine qui sont d’origine d’Amérique du Nord.
Les revêtements de sol en hickory se déclinent dans une variété d’apparences, qui peuvent inclure des bois de couleur claire mélangés à des nuances de brun foncé ou de brun clair à foncé et des taches noires foncées. Son installation est un peu plus difficile à installer dus à la densité du bois et il est sensible à l’humidité. Toutefois, sa durabilité est au rendez-vous.
Fait intéressant : le caryer est souvent utilisé pour la fabrication de baguettes de percussions ou de manches d’outils, en raison de sa résistance au choc et sa légèreté.
L’érable
L’érable que nous étudions est plus spécifiquement l’érable à sucre ou érable franc. Notre cher espèce d’arbres nord-américains qui peut vivre jusqu’à 250 ans et nous sucrer le bec au printemps.
Sur l’échelle de Janka, l’érable atteint les 1450 lbf de résistance. Le bois dur récolté à partir du bois extérieur du tronc, ou aubier, est généralement d’une couleur blanc crème clair, tandis que le bois dur récolté au centre de l’arbre, ou bois de cœur, est une nuance plus profonde de brun avec une légère teinte rougeâtre.
Fait intéressant : l’érable a une croissance rapide de près de 10 mètres en 20 ans, dépendant de sa région d’origine. Il sera multiplié par des semis, dans un sol riche, profond et frais et, jusqu’à une altitude de 1000 mètres.
Le chêne blanc
Les planchers de chêne blanc ont une dureté qui a été mesurée à 1360 lbf de résistance. Contrairement à l’érable, le chêne blanc peut vivre jusqu’à 500 ans. Cette essence d’arbres s’autopollinisent et peut prendre jusqu’à 25 ans avant de produire des fruits.
En couvre-plancher, le chêne blanc offre, malgré son nom, une palette de couleurs naturelles plus foncée que l’érable ou le chêne rouge tout en offrant des nuances grises brunes et du caractère.
Le frêne blanc

Un bois d’une dureté de 1320 lbf de résistance selon Janka. Malheureusement menacé par l’agrile du frêne, cette essence peut devenir rare avec le temps et moins utilisée pour les revêtements de plancher.
Le plancher de frêne blanc a un motif de grain prononcé et similaire au chêne. Ce qui, du coup, peut être un avantage pour des espaces à haut volume de trafic et où donc, les imperfections peuvent être moins visibles.
Pour d’autres utilisations, telles que la fabrication d’arcs ou de cercles à fromages, ce bois « nerveux » est prisé pour sa souplesse.
Le chêne rouge
Lorsque nous pensons plancher de bois franc, plusieurs font souvent référence au chêne rouge. De plus de 1290 lbf de résistance, cette essence possède un grain de bois uniforme et serré.
Ses couleurs varient selon où la matière est puisée. Le bois sera brun rougeâtre s’il provient du coeur et il variera du blanc au brun pâle s’il provient de l’aubier, partie de l’arbre entre l’écorce et le coeur du tronc.
Le merisier
Ce bois se situe à 1260 lbf de résistance sur l’échelle Janka. Il pousse très vite et peut être assez nerveux. On le retrouve de couleur brun rosé clair à jaunâtre. Son grain de bois est droit et ferme.
Le plancher de merisier est prisé pour sa beauté et son ouvrabilité. On peut aussi l’aimer pour sa rapidité de croissance qui aide à l’environnement là où la reforestation est nécessaire.
Le noyer américain
Le noyer américain est un grand arbre originaire de l’Amérique du Nord. Sur l’échelle Janka, sa résistance se situe à 1010 lbf, ce qui le rend plus tendre que ses comparses. Son écorce est de couleur très foncé, ce qui lui a valu le nom de « noyer noir ».
Un plancher de noyer a comme avantages des teintes riches chocolatées et des motifs de grains uniformes. La palette de couleurs va du brun pâle clair au moka foncé avec des nuances auburn.
Fait intéressant : On exploite le noyer pour sa qualité de bois mais aussi pour extraire l’huile de ses fruits dont leurs coquilles peuvent être broyées pour être utilisées dans la fabrication de papier sablé.
Choisir la dureté du bois franc selon la pièce
Tous les espaces de votre maison n’ont pas les mêmes besoins en matière de plancher. Selon l’usage, le niveau de passage ou l’humidité ambiante, certaines essences de bois franc conviendront mieux que d’autres. Voici un aperçu des recommandations selon les principales pièces de la maison.
Salon ou salle à manger
Ce sont des pièces à usage quotidien, souvent ouvertes et très visibles. Un bois de dureté moyenne à élevée, comme le chêne rouge ou l’érable, offre un bon compromis entre résistance et confort. Ces essences s’adaptent bien au mobilier lourd et au passage fréquent.
Cuisine
La cuisine présente des défis particuliers : éclaboussures d’eau, humidité, chutes d’objets. Il est donc recommandé d’opter pour une essence plus dure et plus stable, comme le bois d’ingénierie à base de merbau ou d’érable dur. De plus, la finition du plancher est cruciale pour éviter les taches. Pour des conseils complets, vous pouvez consulter notre article dédié aux planchers de bois franc en cuisine.
Chambre
Dans une chambre, la priorité est souvent le confort sous le pied et l’esthétique. Vous pouvez choisir une essence légèrement plus tendre, comme le noyer, qui offre une chaleur visuelle et une agréable sensation au toucher.
Couloir ou entrée
Ces zones à très fort trafic exigent une essence très dure, comme l’ipé ou le cumaru. Ces bois résistent bien aux impacts, aux éraflures et à l’humidité transportée de l’extérieur.
Escalier
Les escaliers subissent beaucoup de friction. Il est donc judicieux de choisir une essence très dense et résistante, idéalement avec une finition antidérapante. L’érable dur ou le merbau sont d’excellents choix.
Où et quand choisir un bois franc très dur ?
Les bois très durs comme l’ipé, le cumaru ou le merbau ne sont pas seulement impressionnants par leur solidité : ils sont aussi très pratiques dans des zones à fort trafic. Pensez aux couloirs, aux escaliers ou aux entrées, où les risques d’usure prématurée sont élevés. Un bois dur y résistera mieux qu’une essence plus tendre. En revanche, pour une chambre ou un espace de détente, un bois un peu plus souple peut offrir un confort supérieur au pied.
Il est également important de prendre en compte l’humidité et la stabilité du bois. Certains bois très durs sont plus stables que d’autres face aux variations de température, ce qui est un avantage dans un climat comme celui du Québec.
Essence de bois |
Dureté (Janka) |
Stabilité dimensionnelle |
Facilité d’entretien |
Apparence visuelle |
Prix approximatif |
---|---|---|---|---|---|
Ipé |
3 680 |
Très élevée |
Moyenne |
Foncé, nervuré, exotique |
$$$$ |
Merbau |
1 920 |
Élevée |
Moyenne |
Chaud, brun doré |
$$$ |
Érable dur |
1 450 |
Moyenne |
Facile |
Clair, uniforme |
$$ |
Chêne rouge |
1 290 |
Bonne |
Facile |
Veinage prononcé, naturel |
$$ |
Noyer noir |
1 010 |
Moyenne |
Moyenne |
Foncé, élégant |
$$$ |
Note : Les prix sont indicatifs (de $ à $$$$), variables selon la qualité, l’origine et la disponibilité.
Conclusion
Choisir un bois franc très dur, c’est investir dans la durabilité et la résistance à long terme de votre plancher. Des essences comme l’ipé, le merbau ou encore le chêne rouge vous offriront une solidité remarquable tout en ajoutant du cachet à votre décor. Pensez à adapter votre choix selon la pièce et l’usage prévu : un bon plancher, c’est avant tout un plancher bien choisi.
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FAQ
Quel test permet de mesurer la dureté d’un bois franc ?
La dureté des bois francs est mesurée selon l’échelle de Janka. Ce test évalue la force nécessaire pour enfoncer une bille d’acier dans le bois, ce qui permet de comparer objectivement les essences.
Le bois dur est-il plus difficile à installer ?
Oui, en général, plus un bois est dur, plus il est exigeant à couper ou à clouer. C’est pourquoi l’intervention d’un professionnel est recommandée, surtout pour les bois exotiques très denses.
Peut-on sabler un bois très dur ?
Oui, mais cela demande des équipements adaptés. Les bois très durs usent les abrasifs plus rapidement, ce qui peut augmenter le coût du sablage.
Quel est le bois franc le plus dur ?
Le bois franc le plus dur au monde est généralement considéré comme l’ipé, aussi appelé bois de fer. Sur l’échelle de Janka, il obtient un score avoisinant les 3680 lb (livres-force), ce qui le rend extrêmement résistant aux chocs, aux égratignures et à l’usure.